L’histoire de l’Institut Jacques Monod
Un institut digne de ce nom
En 1965, Jacques Monod, François Jacob et André Lwoff reçoivent le Prix Nobel de Médecine et Physiologie pour « leurs découvertes concernant le contrôle génétique de la synthèse des enzymes et des virus ». Jacques Monod a joué un rôle essentiel dans la création, un an plus tard, de l’institut qui porte son nom.
L’objectif scientifique initial de l’institut était de développer la biologie moléculaire, qui était alors une discipline nouvelle.
Les recherches menées aujourd’hui à l’Institut Jacques Monod s’efforcent de perpétuer l’esprit de curiosité et de découverte qui les animait.
Jacques Monod, André Lwoff, François Jacob © Institut Pasteur/Archives Jacques Monod
La naissance de l’institut
L’Institut de Biologie Moléculaire (IBM) est né en 1966, sa direction étant confiée à Raymond Dedonder. Le comité de direction de l’IBM comprenait notamment Jacques Monod et François Jacob qui recevront le prix Nobel de médecine en 1965, avec leur collègue pasteurien André Lwoff. Ce comité définit les grandes orientations scientifiques qu’il convenait de développer autour du thème de la biochimie de l’hérédité : Etude de la réplication, Biosynthèse des protéines, Mécanismes et contrôle de la transcription et de la traduction chez les bactéries et dans les cellules d’organismes supérieurs, Etude des mécanismes de différenciation, Etude des conformations et changements de conformation des macromolécules biologiques, Etude des associations fonctionnelles de macromolécules et des problèmes de conformation que posent ces associations.
Les locaux de l’IBM (8500 m2) à la faculté des sciences de Paris, sur le site de la « Halle aux Vins », ont été occupés officiellement en décembre 1969. Dans l’année qui a suivi, 13 laboratoires encadrés par des services administratifs et techniques (dont une vaste bibliothèque, des ateliers, un magasin etc..), soit un total de 143 chercheurs et enseignants et 80 techniciens et administratifs, y ont emménagé.
En 1978, l’IBM a vécu le premier changement de son organisation initiale ; les laboratoires fondateurs deviennent 21 groupes de recherche organisés en 4 départements. Après la démission de Raymond Dedonder, la direction est assurée par 2 co-directeurs, François Chapeville et Giorgio Bernardi et l’Institut prend, en 1979, le nom d’Institut de Recherche en Biologie Moléculaire (IRBM).
En 1981, François Chapeville reste seul à la tête de l’institut qu’il restructure en 5 départements regroupant un total de 27 équipes de recherche. C’est en 1982 que l’Institut devient officiellement l’Institut Jacques-Monod (IJM). En 1983, F. Chapeville propose, pour faciliter la coopération entre équipes, une répartition différente de ces équipes autour de 3 départements : Structures et interactions moléculaires et cellulaires, Génétique moléculaire des micro-organismes et différenciation cellulaire, Développement. Tout au long des années 80, de nouveaux groupes rejoignent l’Institut.
Nommé directeur en janvier 1992, Jacques Ricard modifie à nouveau la structure de l’IJM dans un souci de cohérence thématique et d’amélioration de l’évaluation ; il crée 5 départements dotés d’une autonomie intellectuelle et financière (Organisation et expression du génome, Biologie supramoléculaire et cellulaire, Microbiologie, Biologie du développement, Dynamique du génome et évolution).
Lorsque Jean-Luc Rossignol, nouveau directeur de l’IJM, prend ses fonctions en septembre 1996, l’IJM regroupe alors environ 400 personnes dont de nombreux doctorants et stagiaires répartis dans 31 groupes. Jean-Luc Rossignol décide de maintenir la structure précédente en 5 départements tout en insistant sur le regroupement des thématiques de recherche autour de l’espace (les composants et l’organisation structurale et fonctionnelle de l’espace cellulaire), le temps (dynamique cellulaire et dynamique de l’évolution des génomes), le flux d’information dont dépend le fonctionnement intégré des cellules et des organismes. A côté de l’infrastructure administrative, les différents services techniques sont regroupés en « plateau technique » au sein duquel sont particulièrement développées l’imagerie, la cytométrie en flux, la modélisation moléculaire.
En 2001, Eric Karsenti succède à Jean-Luc Rossignol et met en place en janvier 2002 un Institut Fédératif de Recherche, l’IFR 117 Biologie systémique, dans la perspective d’une refondation de l’IJM sur le site Paris Rive Gauche. Cet IFR regroupait l’IJM (« du moléculaire à l’organisme ») et une dizaine de laboratoires travaillant sur la biologie fonctionelle et adapative et sur l’épigénétique.
Sous la direction de Eric Karsenti, puis celle de Jean-Antoine Lepesant en fonction jusqu’à fin 2008, un important effort de recrutement de nouveaux groupes a été entrepris dans la perspective de l’installation dans les locaux de Paris Rive Gauche.
En 2009, Giuseppe Baldacci, professeur à l’université Paris Diderot, prend la tête de l’Institut Jacques Monod jusqu’en 2017, succédé par Michel Werner.
Depuis septembre 2023, l’Institut Jacques Monod est dirigé par Valérie Doye.